Arrêt des poursuites pour 289 détenus. L’Union Européenne apprécie la décision de Paul Biya

L’organisation européenne a pris acte du geste posé par le Chef de l’Etat camerounais en faveur de 289 détenus dont les affaires restaient pendantes devant le Tribunal militaire. Un geste que la représentation diplomatique occidentale à Yaoundé a tenu à saluer dans une communication émise il y a quelques jours.
Charles ABEGA
Le « mendiant de la paix » vient encore d’enregistrer à son actif, de bons points. Et ces points qui lui viennent de la très sensible Union Européenne, sont éminemment précieux, surtout à l’épreuve du contexte sociopolitique et sécuritaire que traverse en ce moment le Cameroun, et des réactions éparses des membres de la communauté internationale. Un contexte très sensible que le Chef de l’Etat gère avec beaucoup de finesse, malgré toute l’agitation et l’activisme de certains acteurs tapis dans l’ombre, et naturellement porteurs d’agendas cachés aux contenus considérablement viciés. Quelques semaines après sa prestation de serment et dans le halo des festivités du 70e anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, cette décision de Paul Biya est faite pour encourager les dubitatifs et briser les hésitations qui tendent encore à entraver la reconquête de la paix qu’il a si bien initiée.
Ainsi, après l’annonce par le Secrétaire général de la Présidence de la République de l’arrêt des poursuites pendantes devant les tribunaux militaires contre un certain nombre de personnes arrêtées, pour délits commis dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’Union Européenne par le canal de sa représentation à Yaoundé au Cameroun, n’a pas perdu la moindre seconde pour dire son soutien à la démarche du locataire d’Etoudi. « La Délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun salue la décision du président Biya de mettre fin aux procédures à l’encontre de 289 détenus. » Par ailleurs, il faut noter que si cette mesure ne concerne que ces interpellés de la crise sécessionniste qui sévit dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest, le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration créé par le Président Biya il y a une dizaine de jours, prend en compte tous les anciens combattants de tous les théâtres crisogènes en éruption sur le territoire national.
Il faut préciser qu’à la genèse de cette recherche d’apaisement définitif, Paul Biya a déjà créé une Commission nationale uniquement chargée du bilinguisme, ceci après avoir accédé à plusieurs revendications corporatistes émises par certains corps de métiers évoluant dans les régions dites « anglophones » à l’instar des magistrats et des enseignants, sans oublier le plan d’assistance humanitaire mis en place depuis le 20 juin 2018 en faveur de toutes ces personnes sinistrées et/ou déplacées à la suite de toutes ces violences. La dotation de l’Etat pour ce plan d’urgence est estimée à 12,7 milliards de francs CFA.