Production du coton et du soja. La BID propose 64,2 milliards de francs CFA

La Banque Islamique de Développement (BID) va signer, dans les prochaines semaines, un accord de prêt du type Mourabaha (contrat d’une marge bénéficiaire connue et convenue entre les parties), avec le Cameroun. Le ministre de l’Economie Alamine Ousmane Mey a reçu du Chef de l’Etat ce lundi 10 décembre, l’autorisation par décret, de parapher ce contrat avec la BID.

Charles ABEGA

C’est précisément avec la Société Internationale Islamique de Financement du Commerce (ITFC), un organe spécialisé du groupe de la Banque Islamique de Développement que le gouvernement du Cameroun, par le billet du ministre en charge de l’Economie Alamine Ousmane Mey, signera dans les tout prochains jours, un contrat d’un montant de 98 millions d’euros, soit environ 64,2 milliards de francs CFA. Une facilité financière qui devrait servir en priorité à l’acquisition d’intrants agricoles (engrais, pesticides, herbicides), du coton graine et de graines de soja. Le fruit de ces investissements agricoles sera vendu sur place au Cameroun, selon les sources officielles. L’appui de la BID pourrait ainsi relancer un géant industriel camerounais comme la Société de développement du coton (Sodecoton) qui a échoué dans la production du soja en 2017. Car, l’industriel s’est heurté au fait que son huile n’a pas réussi à se positionner sur le marché camerounais. Bien plus, la commercialisation du tourteau de soja a été mise en difficulté par la grippe aviaire.

Plus loin, c’est la filière Coton qui pourrait en sortir plus heureuse avec une production record pour la saison 2018-2019. Car, parallèlement à l’appui de la BID, la Société de Développement du Coton (SODECOTON), géant agro-industriel national, vise une production de 295 000 tonnes de coton, après quatre années difficiles qui ont vu la production descendre parfois jusqu’à 295 000 tonnes. Une contre-performance due en majorité aux effets conjugués de la baisse des cours mondiaux, des pertes consécutives à la mouille du coton et à la commercialisation du coton local au Nigéria, où les prix étaient souvent jugés plus rémunérateurs par les producteurs camerounais.

Cependant, à la faveur du plan de relance de cette entreprise, implémenté depuis quelques années, avec pour retombées principales la rénovation du matériel roulant qui permet d’évacuer à temps la production des champs vers les usines (évitant ainsi la mouille du coton), puis la réhabilitation des équipements de production qui a permis aux machines de tourner à 90% de leurs capacités (contre environ 50% auparavant). Et le plan de relance s’avère être aujourd’hui un succès puisque la Sodecoton a renoué avec les bénéfices en 2016-2017 (4,3 milliards de francs Cfa), après trois années de pertes sèches d’un montant global de 35,6 milliards de francs Cfa ; cette entreprise ambitionne de porter sa production à 400 000 tonnes en 2021, puis à 600 000 tonnes d’ici à 2025.

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