Les bons résultats de la visite d’État du président Biya en Italie

L’économie et l’université camerounaises afficheront dans les années à venir les effets de cet historique séjour présidentiel à Rome.
Revenus de Rome, deux ministres membres de la suite officielle du président Paul Biya en Italie se sont exprimés ce début de semaine sur la moisson de cette visite d’État. Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur, évoque les deux accords signés entre les huit recteurs des universités d’État du Cameroun et près des 20 membres de la conférence des chefs d’institutions universitaires italiennes. Ces accords règlent les questions de reconnaissance des diplômes, de mobilité d’enseignants et d’étudiants et d’optimisation de la qualité des enseignements au Cameroun. Le troisième accord signé par le ministre de l’Enseignement supérieur porte quant à lui sur la généralisation de l’enseignement de la langue italienne dans le système scolaire.
Quant au ministre des Travaux publics, il annonce la conclusion de partenariats pour la construction de la route Ebolowa – Kribi par Akom 2, d’une part, et le dernier tronçon de la Route Sangmélima – Frontière, d’autre part. Emmanuel Nganou Djoumessi s’en tient à du concret, laissant de côté d’autres perspectives en attente de maturation (la voie ferrée entre Mbanga et Kumba par exemple). Le ministre indique que les équipes de techniciens italiens sont attendues dans les prochains jours pour activer les deux projets d’infrastructures.
Il est bon d’analyser cet épisode diplomatique comme la rencontre entre deux projets porteurs pour les deux pays. L’Italie est heureuse de trouver une bonne terre pour déployer ses investissements en Afrique, de nouveaux locuteurs pour sa langue et sa civilisation. Le Cameroun cherche des financements pour ses grands projets et des opérateurs économiques pour mettre en œuvre les nombreuses opportunités d’affaires. Pour les Italiens, le profil stratégique et socioéconomique du Cameroun est très intéressant. Qu’une puissance économique de premier plan ait pris conscience de la nécessité d’entretenir ce partenariat est compréhensible.
Il est tout aussi compréhensible que ceux qui s’opposent au président Paul Biya se croient obligés d’apprécier négativement les résultats de cette visite d’État qui pourrait servir de cas d’étude dans les écoles de formation en diplomatie. En Italie, à la veille du 6Oe anniversaire du traité fondateur de l’Union européenne, le Cameroun a trouvé une tribune de choix pour s’exprimer sur les enjeux nationaux. Les États du Vatican et d’Italie ont honoré le chef de ce pays à la position stratégique. Ils l’ont fait parce qu’ils sont conscients que les Camerounais ont la responsabilité de déterminer le destin de leurs pays.
Gérard LONGUE