Droits de l’Homme. La Commission fait le bilan de l’année 2017

Vendredi dernier à Yaoundé, il a été rendu public le bilan des activités de la Commission et le rapport sur l’état des droits de l’Homme au Cameroun en 2017.
Aziz ABDELAZIZ
Les documents se sont démarqués vendredi dernier par leur aspect volumineux. Au nombre de deux, ils contiennent d’une part le condensé des activités de la Commission nationale des droits de l’Homme et des Libertés (Cndhl) et le rapport sur l’état des droits de l’Homme au Cameroun en 2017. Les documents ont été présentés vendredi dernier à Yaoundé lors d’une cérémonie présidée par Dr Chemuta Divine Banda, président de la Cndhl.
Le rapport d’activités de la Cndhl se subdivise en trois titres principaux retrace les grands moments de l’instance tout au long de l’année écoulée. En 2017, la Cndhl a réalisé plusieurs descentes sur le terrain. Il s’agit notamment de l’enquête suite à l’attaque perpétrée contre la délégation des Nations unies à Kontcha, du constat de la récurrence de litiges fonciers dans le Faro-et-Deo. De même, la Cndhl est descendue dans quelques lieux de détention des dix régions du pays. Résultat, seules trois prisons sur 15 visitées révèlent moins de détenus que la capacité d’accueil. En 2017, l’institution a ainsi reçu 1 142 requêtes dont 713 ont été traitées et 390 sont en cours de traitement. Les principaux mis en cause sont les particuliers (432), les institutions publiques (135) et les forces de maintien de l’ordre (102).
S’agissant du rapport sur l’état des droits de l’homme en 2017, il comprend 190 pages qui décryptent le Cameroun sous divers angles à savoir : les droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi que les droits des catégories spécifiques et celui concernant le respect par le Cameroun de ses engagements régionaux et internationaux en matière de droits de l’Homme. Par ailleurs, il formule des recommandations à l’endroit des autorités publiques. Relativement aux atteintes liées à la vindicte populaire, de planifier et mener des campagnes de sensibilisation de la population visant à éradiquer les actes de justice populaire, mais aussi d’encourager les populations à dénoncer les auteurs de ces actes afin de les sanctionner. S’agissant des questions de terrorisme, la Cndhl réitère la poursuite des politiques de scolarisation des jeunes dans les zones d’éducation prioritaires et l’ouverture d’enquêtes sur les allégations d’atteintes aux droits de l’homme dans le cadre de la lutte contre Boko Haram et l’engagement des poursuites à l’encontre des mis en cause, notamment. « La Commission reconnaît les actions positives menées par l’Etat, notamment la mise en place d’un cadre institutionnel et normatif propice à l’épanouissement des droits de l’homme », a relevé le président de la Cndhl.