Présidentielle 2018. Les sécessionnistes s’en prennent à John Fru Ndi

En représailles à sa participation à cette élection, un groupe armé d’inspiration séparatiste a incendié son domicile et kidnappé sa sœur.
Pierre NGOM
On l’a appris le 18 octobre pendant les débats pendant les débats concernant le recours en annulation totale de l’élection présidentielle du 7 octobre du candidat Joshua Osih du Social Democratic Front (SDF). Pendant son intervention, Me Francis Sama, l’un des conseils du SDF lors de cette procédure, a indiqué que « les ambazoniens ont brûlé la maison du chairman (John Fru Ndi) à Baba II ». C’est dans la région du Nord-Ouest, l’une des deux régions majoritairement peuplées de Camerounais de culture anglo-saxonne, secouées depuis fin octobre 2016 par des revendications sociopolitiques qui ont débouché sur des affrontements entre les Forces de Défense et de Sécurité et des milices armés revendiquant la sécession du Cameroun. « Ils ont kidnappé sa petite-sœur », a-t-il ajouté devant le Conseil Constitutionnel, sans plus de précision sur les circonstances de l’attaque qui se serait déroulée la veille.
« Le président national de mon parti, Ni John Fru Ndi, a vu sa maison détruite et sa petite-sœur enlevée parce qu’il a voté, parce qu’il a bravé les mots d’ordre des séparatistes », a expliqué plus tard dans la nuit, Joshua Osih lors de sa prise de parole. Avant les élections, les sécessionnistes avaient en effet menacé de mort tout électeur qui se rendrait aux urnes le 7 octobre 2018 et appelé au boycott de la présidentielle au Cameroun anglophone. Mais le SDF a décidé de participer à ce scrutin en présentant la candidature de Joshua Osih. A en croire Francis Sama, cet acte a fini de convaincre que John Fru Ndi est un « traître ». Surtout que le chairman du SDF est partisan d’un retour au fédéralisme abandonné en 1972. John Fru Ndi et son parti, principale force d’opposition au regard des résultats derniers scrutins présidentiels, se sont toujours dits opposés à la partition du Cameroun.
Ce radicalisme prouve, s’il en était encore besoin, qu’aucun dialogue n’est possible avec les barbares qui terrorisent la population dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Comme en témoignent les nombreux conflits qui opposent les donneurs d’ordre des violences dans les régions anglophones à propos des affaires d’argent, leur seule motivation est de se mettre plein les poches. Il ne s’agit nullement de garantir un meilleur avenir pour ces deux régions du pays. En fait, l’objectif de ces individus qui se la coulent douce à l’étranger, est de maintenir le désordre dans cette partie du pays pour mieux remplir leurs poches en pillage des biens d’autrui, en rançonnant et en rackettant des honnêtes citoyens qui ont travaillé dur pour acquérir ses avoirs.