Organisation de la CAN 2021. La CAF s’en remet au Cameroun

Après la secousse sismique du vendredi 30 novembre dernier provoquée par le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun, la Confédération Africaine de Football (CAF) a décidé d’offrir au pays de Roger Milla l’organisation de la 33e édition de la compétition prévue en 2021.
Charles ABEGA
La 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football, après la 32e initialement prévue au Cameroun, était attendue sur la terre des éléphants, en Côte d’Ivoire. Seulement, après le retrait de l’organisation de la prochaine CAN au Cameroun, la Confédération Africaine de Football, instance faîtière du sport-roi en Afrique, a simplement décidé, au regard des efforts fournis par le Cameroun, de lui attribuer l’édition de 2021, et de repousser la Côte d’Ivoire deux années plus tard, en 2023. Et cela n’a pas été sans heurts puisqu’il aura fallu, au préalable disposer ce dernier pays à accepter le décalage proposé par la CAF. En plus, il y avait les fameuses sanctions prévues par le règlement de la CAF qui étaient supposées frapper le Cameroun après ce retrait. Car, à la lumière de ce règlement de la CAF, en cas de retrait de l’organisation pour non-respect des délais, pour la qualité des infrastructures d’accueil proposés ou pour autre raison sécuritaire, le pays est privé de participation aux deux prochaines éditions, avec les sanctions financières y afférentes. Mais, visiblement, les différentes parties préfèrent partir sur un terrain consensuel, avec une grande volonté d’apaisement.
Ainsi, ce lundi 10 février à Paris, Ahmad Ahmad, président de la CAF, a officiellement confirmé la tenue de la CAN 2021 au Cameroun en des termes assez clairs, après ses déclarations sur le plateau d’une chaîne de télévision panafricaine il y a environ une semaine : “J’ai la lettre, je communique avec la présidence de la République. On est d’accord pour 2021.” Le Malgache s’exprime aujourd’hui sur un ton qu’il veut conciliant, évitant d’exacerber un peu plus le peuple camerounais blessé dans son amour propre, après la douloureuse décision du 30 novembre dernier. “Cela ne nous arrange pas d’avoir retiré cette compétition au Cameroun, si vous voyez les investissements qui ont été faits. Le Cameroun est une grande nation du football, si la jeunesse bénéficie de ce genre d’installations en 2021, le foot africain va être tiré vers le haut”, a-t-il renchéri.
S’agissant de 2023 et de la réaction du gouvernement ivoirien, la CAF reste dans l’attente d’une réponse claire. “On attend. Nous avons fait la même démarche qu’avec le Cameroun, nous avons envoyé la lettre. Lundi ou mardi, il y aura une réunion entre le Premier ministre et les gens qui s’occupent de l’organisation de la CAN, donc on va voir“, a expliqué Ahmad dans un entretien à l’AFP. D’ailleurs il poursuit avec véhémence, “Ils ne seront jamais prêts pour 2021. Ils peuvent faire de la rénovation mais les cinq stades qu’ils restent, ils ne peuvent pas construire. Et les hôtels quatre étoiles ? Il y a des endroits où il n’y a même pas des hôtels trois étoiles. Pareil pour les routes, les aéroports, les hôpitaux…”
Une fois de plus, l’on semble être bien en présence d’un autre feuilleton à rebondissement qui s’annonce entre la CAF et un autre pays africain. L’avenir nous le dira.