Lutte contre le terrorisme et extrémisme violent. L’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest s’accordent

Au Togo, le 30 juillet 2018, les pays de l’Afrique centrale et ceux de l’Afrique de l’Ouest se sont réunis pour évaluer et discuter des moyens d’imposer une paix durable dans ces régions de l’Afrique.
Anaïs FOUMANE
Le Sommet de Lomé visait à créer les conditions d’une paix durable et d’un environnement sécurisé, dans l’espace commun aux deux blocs continentaux. Depuis quelques années, les pays qui constituent ces régions ne sont pas épargnés par des menaces sécuritaires dites non-conventionnelles. Du terrorisme à la guérilla, en passant par l’extrémisme violent, les Etats sont menacés tant de l’intérieur que de l’extérieur de leurs frontières. Que ce soit au Nigéria, au Togo, au Tchad, en RCA ou au Cameroun, des manifestations sociales, des revendications politiques ou encore les djihadistes, n’ont laissé aucun répit à ces Etats. Le Cameroun entre autres, expérimente depuis 2013, toutes ces formes de violences. L’extrémisme violent des sécessionnistes est venu se greffer au terrorisme du groupe Boko Haram. Aussi, le sommet conjoint de Lomé qui a vu la participation des chefs d’Etats Togolais et Gabonais, en leur qualité de Présidents en Exercice de la CEDEAO, et de la CEEAC ainsi que d’autres chefs d’Etats et de gouvernements des 28 pays de ces 2 sous-régions, n’a pas manqué de sujets de discussion.
Tout d’abord, les Chefs d’Etats et de Gouvernements ont examiné la situation sécuritaire générale en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale. Une situation qui est surtout marquée par les risques créés du fait de la montée des défis sécuritaires, notamment en ce qui concerne le terrorisme, les trafics d’armes, d’êtres humains et de drogue, le blanchiment d’argent et la cybercriminalité. Seulement en Afrique Centrale, des chiffres officiels font état de la circulation illicite de 10 millions d’armes de petits calibres. S’agissant des acquis, les pays ont exprimé la nécessité de renforcer la mutualisation des efforts. Les deux sous-régions sont suffisamment avancées dans le domaine de la sécurité et de la sûreté maritimes. Le Centre Interrégional de Coordination (CIC) issu des décisions du Sommet Conjoint CEDEAO-CEEAC du 25 juin 2013 à Yaoundé, au Cameroun en est une preuve.
Au titre de la promotion de la paix et de la stabilité, les Chefs d’Etat et de Gouvernement s’engagent à coopérer pour prévenir les conflits, promouvoir la paix et la stabilité dans les deux régions à travers notamment la mise en place et le renforcement, aux niveaux national et régional, de mécanismes d’alerte précoce et de réponse rapide aux crises impliquant la société civile, les leaders d’opinion, les femmes, les jeunes et les acteurs étatiques. Ils condamnent par ailleurs les actes violents commis notamment dans le cadre des crises internes visant à déstabiliser les Etats et tendant à remettre en cause les frontières nationales.
Pour garantir une vision commune des solutions à apporter aux menaces sécuritaires qui fragilisent ces sous-régions, les participants au sommet ont adopté la Déclaration de Lomé sur la paix, la sécurité, la stabilité et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans les espaces de la CEDEAO et de la CEEAC.